L’apiculture est une pratique qui attire de plus en plus de personnes concernées par l’environnement et qui apprécient un mode de vie simple. Tourné vers l’autosuffisance alimentaire, le respect de la nature et de son prochain, un apiculteur pourrait-être un parfait compagnon, pour qui partage ces mêmes valeurs. De plus, l’apiculture est un loisir plaisant qui permet de partager de bons moments avec ses amis ou en famille. Les week-ends de printemps où l’on récolte et partage le miel sont mémorables. Et l’on apprend beaucoup sur la vie animale en observant le travail des abeilles dans leur ruche.
Cet article va tenter de répondre à la question : pratiquer l’apiculture permet-il de faire de belles rencontres ? Ce sujet est aussi un prétexte pour vous parler d’un insecte très connu, mais qui garde pourtant ses secrets, l’abeille mellifères, que les experts nomment aussi Apis mellifera. Nous vous donnerons aussi quelques conseils pour vous équiper correctement et pratiquer l’apiculture dans la joie et en sécurité.
Qui sont les apiculteurs et combien sont-ils en France ?
En 2020, plus de 70 000 français ont déclaré posséder au moins une ruche. Cela fait beaucoup de monde, n’est-ce pas ? Peut-être y trouverez-vous un amoureux ou une amoureuse. Mais il est tout aussi probable que vous puissiez rencontrer de nouveaux amis parmi ces milliers d’apiculteurs et d’apicultrices.
Au regard de la loi française, ces personnes déclarées sont des apiculteurs et des apicultrices. Mais la grande majorité pratique l’apiculture comme un loisir. C’est-à-dire que ces personnes ne dégagent pas de revenu financier de leur élevage d’abeilles. Ils gardent entre une et dix ruches qu’ils entretiennent pour leur plaisir, mais aussi pour produire le miel qui sera consommé dans leur famille et avec leurs amis.
Comme nous l’avons indiqué en début d’article, les apicultrices et les apiculteurs sont des passionnés qui se sont intéressés aux abeilles pour se rapprocher de la nature. La plupart de ces personnes sont réservées et apprécient les choses simples. Elles acceptent ce que la nature leur offre et essaient de réduire leur impact sur la planète. Elles sont patientes et répondent aux besoins de leurs abeilles. L’apiculture est une pratique qui permet d’appliquer concrètement des idées écologistes.
Où puis-je me former à l’apiculture ?
Les abeilles sont des êtres vivants sensibles. Et être apiculteur vous soumet à de nouvelles responsabilités, comme pour tous les propriétaires d’animaux. Pour leur apporter les meilleures conditions de vie possibles et pratiquer l’apiculture en sécurité, vous devez au préalable suivre une formation. Ces formations se font généralement en présentiel et en groupe. Cela tombe bien, car le sujet de cet article est aussi de rencontrer d’autres personnes et pourquoi pas la bonne personne.
Des formations d’apiculture sont organisées par des associations ou par des apiculteurs formateurs. Les lieux où ces enseignements sont donnés sont nommés des ruchers écoles. Les cours et les stages pratiques se déroulent sur quelques jours ou parfois à raison d’une demi-journée par semaine durant plusieurs mois. Vous aurez le temps de sympathiser et d’échanger vos adresses mails avec d’autres participants.
Que vous soyez en France, en Belgique, en Suisse ou au Canada, il vous est possible de vous former à l’apiculture au sein d’une association ou chez un apiculteur formateur. Il est probable qu’un rucher école se trouve pas très loin de chez vous. On peut même se former à l’apiculture en ville, comme au célèbre rucher école du Jardin du Luxembourg à Paris.
Pour être redirigé vers une liste des écoles d’apiculture, cliquez sur le lien suivant : https://apiculture.idlwt.com/formations-apiculture-en-france-belgique-suisse-canada/
Mais nous vous conseillons de prendre contact avec l’un de ces centres de formation le plus tôt possible. Car il est commun que les stages affichent complets plusieurs mois à l’avance.
Dois-je adhérer à une association apicole ?
Les associations apicoles sont généralement constituées et tenues par des apiculteurs amateurs et bénévoles. Si vous souhaitez contribuer à la vie associative et cultiver des amitiés, nous vous conseillons d’adhérer à une association d’apiculture. Il s’agit généralement des mêmes organismes qui organisent des stages et autres formations pratiques.
L’adhésion à une association permet aussi de se tenir informé sur les nouvelles techniques et d’approfondir continuellement ses connaissances. Car après votre formation, vous vous rendrez compte que l’apiculture est passionnante, mais demande des connaissances précises.
Enfin, beaucoup de ces associations mettent à disposition de leurs membres un rucher partagé. C’est-à-dire un espace où il est possible de poser ses ruches. C’est très pratique et parfois l’unique alternative pour les apiculteurs qui ne possèdent pas de jardin. Ou dont le voisinage ne permet pas d’installer des ruches chez soi.
Ces associations ont souvent un local où tout l’équipement d’extraction du miel peut être utilisé par les adhérents. C’est aussi un service qui permet de limiter les investissements pour les apiculteurs débutants. Mais aussi pour ceux qui ne disposent pas de la place nécessaire pour stocker entre deux usages un extracteur et un maturateur.
Combien de ruches dois-je installer ?
Bien souvent, les néophytes ont pour projet d’installer une seule ruche dans leur jardin. Ce choix est motivé par la prudence et il est parfaitement logique de voir petit pour commencer. Mais garder une seule colonie d’abeille n’est pas raisonnable. Bien que cela semble contre-intuitif.
Afin d’aider et de soulager vos abeilles, vous devrez faire des échanges de cadres couverts de larves et de cadres plein de miel, d’une colonie à une autre. Le renforcement des colonies faibles est une activité courante en fin de saison. Ceci permet d’éviter la mort d’une colonie trop faible durant l’hiver. Pour assurer les besoins de votre élevage, il vous faut au moins trois ruches.
De plus, toutes les colonies ne sont pas aussi performantes pour collecter du nectar et le transformer en miel. La différence entre les réserves accumulées d’une colonie à une autre sont parfois importantes. Et toutes les ruches ne sont pas en mesure de produire assez de miel pour satisfaire l’apiculteur. Il faut donc plusieurs ruches pour espérer extraire suffisamment de miel pour votre famille et vos amis.
Enfin, on déplore souvent la perte d’une colonie durant l’hiver. Ceci s’explique par la sensibilité des abeilles aux polluants et aux pesticides. Mais aussi parce qu’elles sont victimes de parasites, les varroas. Un débutant doit souvent déplorer la perte de ses colonies les plus faibles. Car il ne sait pas comment déceler suffisamment tôt les problèmes sanitaires. C’est pour cette raison qu’il doit débuter avec au moins trois ruches. Deux étant de strict minimum pour ne pas s’exposer à un échec dès la première année.
Comment m’équiper pour pratiquer l’apiculture de loisir ?
Pour pratiquer l’apiculture de loisir en toute sécurité et avec succès, vous aurez besoin d’acquérir le matériel suivant :
- Deux ou trois ruches du même modèle
- Une combinaison intégrale
- Une paire de gants et des bottes
- Un enfumoir
- Un lève-cadres
Dès l’année suivante et si vous souhaitez simplifier la récolte du miel, vous aurez besoin d’un extracteur et d’un maturateur. Ces mots sont nouveaux et vous pouvez craindre de ne pas savoir employer ces instruments. Pas de panique ! Vous aurez l’occasion de faire connaissance avec ces équipements apicoles durant votre stage de formation.
Je dois choisir le bon modèle de ruche
Il existe plusieurs modèles de ruche que l’on classe en deux catégories : les ruches traditionnelles et les ruches à cadres.
Les ruches traditionnelles sont celles qui étaient employées autrefois dans les campagnes par les paysans. C’est le cas de la ruche de paille et de la ruche-tronc. Quelques amateurs s’intéressent à ces ruches, mais elles sont assez peu pratiques, surtout lorsque l’on est débutant.
Les ruches à cadres sont celles que l’on retrouve chez tous les apiculteurs professionnels. Elles rendent plus facile les différentes opérations à pratiquer, comme le transfert des cadres d’une colonie à une autre. Mais elles simplifient également les traitements contre les parasites et plus particulièrement pour contrôler les infestations de varroas.
Pour plus de praticité, nous vous conseillons d’acquérir des ruches d’un même modèle. Et vous aurez un seul type de cadres à acheter. Les modèles les plus communément employés en France sont :
- La ruche Dadant
- La ruche Langstroth
- La ruche Warré
- La ruche Voirnot
La ruche Dadant est parfaite pour débuter en apiculture. En effet, la majorité des ruchers écoles enseignent les techniques apicoles avec ce modèle. De plus, il est facile de trouver des ruches Dadant et leurs différents constituants dans un magasin apicole. Enfin, fabriquées en grand nombre, les ruches Dadant sont bon marché.
Les ruches doivent être entretenues pour rallonger leur temps d’utilisation. Pour en savoir plus sur la protection du bois et l’usage de peinture ou d’huile de lin, consultez l’article suivant : https://www.pierrotbrico.fr/blog-post/entretien-ruche/
Une fois peintes et sèches, les ruches sont prêtes à recevoir leurs populations d’abeilles. On parle de l’enruchement. Nous allons voir plus loin comment procéder.
Je dois acquérir le matériel pour être en sécurité
Les abeilles sont des insectes piqueurs. Pour devenir apiculteur, vous devez vous assurer de ne pas être allergique au venin de ces Hyménoptères. Car c’est une contre indication à la pratique de l’apiculture.
Vous devez vous équiper pour assurer votre sécurité et votre confort. Car les piqûres sont douloureuses et jamais appréciées.
Pour bien vous protéger, vous devez obligatoirement vous couvrir le visage et le cou d’un voile d’apiculteur. Mais nous vous conseillons de revêtir des pieds à la tête une combinaison intégrale. Complétez ce vêtement d’une paire de bottes et d’une paire de gants épais et vous n’aurez plus rien à craindre des dards des abeilles gardiennes.
La combinaison n’est pas très sexy et ne laisse pas deviner les formes, mais la sécurité est primordiale. Car l’on n’est jamais à l’abri des attaques massives, même avec des colonies habituellement calmes.
En plus d’une combinaison, l’apiculteur doit obligatoirement garder sous la main un enfumoir. Il s’agit d’un soufflet qui permet de diriger vers une ruche une fumée dense, mais refroidie.
L’enfumage des abeilles permet de diminuer leur agressivité. La fumée brouille la communication par phéromones entre les abeilles gardiennes et limite leur capacité offensive. De plus, la fumée précipite les ouvrières vers leurs réserves de miel. Elles ne feront plus attention à vous.
Mais attention, la fumée doit être froide et vous devez savoir utiliser correctement votre enfumoir. Si vous dirigez vers vos abeilles une fumée trop chaude, vous obtiendrez une réaction agressive de toute la colonie. Car les abeilles sont particulièrement susceptibles !
Notons que l’odeur de la fumée est tenace et pas toujours agréable pour une première rencontre. Elle persiste longtemps dans les cheveux. Prévoyez aussi un nettoyage régulier de votre combinaison.
Vous trouverez facilement tout l’équipement pour débuter l’apiculture dans des magasins spécialisés. La plupart ont des sites de vente à distance. Vous pouvez aussi trouver du matériel sur les brocantes.
Toutefois, il est déconseillé d’acquérir du matériel de seconde main. Car celui-ci peut être contaminé par des micro-organismes dangereux pour vos abeilles. Préférez du neuf, d’autant plus que la différence de prix avec l’occasion n’est pas très importante.
Où trouver mes premières colonies d’abeilles ?
Vous êtes maintenant formé et bien équipé. Il ne vous reste plus qu’à trouver des colonies d’abeilles pour les introduire dans vos ruches.
Le plus simple est de contacter un éleveur d’abeilles et de lui commander des essaims sur cadres. Un essaim sur cadres contient des milliers d’abeilles, leur reine et des réserves de miel suffisantes. Le prix de cette petite colonie est compris entre 100 et 200 euros en fonction de la race d’abeilles. Si vous débutez, faites l’acquisition de races calmes. Les abeilles dites Buckfast sont souvent le premier choix des amateurs.
Si votre budget est limité ou si vous préférez récupérer ce que la nature aura à nous offrir, vous pouvez aussi cueillir des essaims errants. Ceux-ci peuvent être collectés au printemps et parfois même en été. Il est parfois aléatoire de trouver un essaim. Pour avoir plus de chance d’être contacté pour que vous puissiez récupérer une colonie, signalez-vous auprès de votre mairie, de la police municipale et de la caserne des pompiers. Il existe aussi des sites où l’on peut déposer ses coordonnées.
La récupération d’un essaim n’est pas compliquée pour qui a été correctement formé pour le faire. Si vous avez des doutes, souvenez-vous qu’il est déconseillé de récupérer un essaim situé à plus de deux mètres de hauteur. Vous risquez une chute. Laissez ce type de sauvetage à des apiculteurs professionnels. Si vous n’avez pas encore récupéré un essaim, faites-vous seconder par un ami apiculteur.
Enfin, beaucoup de personnes connaissent mal les abeilles. Il n’est pas rare d’être contacté pour récupérer des abeilles qui sont en fait des guêpes ou pire, des frelons asiatiques. Avant de vous déplacer, demandez des informations pour savoir à quel type d’insectes vous aurez affaire. S’il ne s’agit pas d’abeilles, n’intervenez pas. Les guêpes et les frelons sont capables de piquer au travers d’une combinaison d’apiculture. Leurs attaques sont beaucoup plus dangereuses. La destruction d’un nid de frelons ou de guêpes est une mission à laisser à un professionnel de la désinsectisation.
Un débutant à donc tout intérêt à faire l’acquisition de colonies d’abeilles déjà établies. Il est commun que les magasins d’apiculture proposent la fourniture de colonies. Renseignez-vous auprès d’eux.
Certaines professionnels récupèrent ou donnent des essaims
Où que vous soyez, il existe près de chez vous également des professionnels de la 3D (dératisation, désinsectisation, désinfection) qui récupèrent les essaims d’abeilles.
Même si leur métier est orienté vers la destruction des nids d’insectes piqueurs, ce n’est pas dans leur intérêt de détruire les colonies d’abeilles.
Appelez des spécialistes de l’abeille comme ALLO FRELONS et ses partenaires présents partout en France. Un professionnel vous indiquera la marche à suivre.
Si un essaim ne présente aucun danger, il vous conseillera sans aucun doute de le laisser vivre en paix en perturbant les insectes le moins possible. C’est parfois le cas d’une colonie installée dans un arbre creux au fond d’un jardin.
Sinon, un cueilleur d’essaim pourra venir récupérer un essaim d’abeilles mal placé. Il arrive en effet que les abeilles décident d’élire domicile entre les volets et les fenêtres. Impossible dans ce cas-là de les garder. Elles doivent être déplacées dans une ruche.
Certaines associations comme J’Essaime ma Planète seront en mesure de vous fournir gratuitement une ruche. Une fois l’essaim enlevé et placé dans cette ruche, un apiculteur amateur ou professionnel viendra régulièrement vérifier la bonne santé de la colonie. Cette ruche sera utilisée pour favoriser l’essaimage naturel, afin de permettre l’apport d’un nouvel essaim chaque année dans l’écosystème. Un petit coup de pouce à la nature. Faire appel à une telle association est un moyen pour l’entreprise de compenser les éventuelles destructions de nids qu’elle serait obligée d’effectuer pour des raisons de sécurité.
Faire appel à ces associations est une manière supplémentaire de rencontrer quelqu’un qui a la même passion…
Pour résumer
Il est possible de faire des rencontres en suivant une formation d’apiculture et en participant à la vie d’une association d’apiculteurs. Toutefois, la plupart des personnes qui s’intéressent aux abeilles ont au moins une trentaine d’années. Et beaucoup d’apiculteurs expérimentés sont des séniors. Si vous êtes un adulte mature et que vous voulez cultiver des amitiés de longue durée, l’apiculture vous assure de faire de belles rencontres.
De plus, l’apiculture vous offre de nombreuses découvertes sur la vie des insectes. C’est une porte d’entrée vers un nouvel apprentissage de la nature.
Nous espérons que cet article vous aura donné envie de pousser la porte d’un rucher école. Si vous l’avez trouvé intéressant, n’hésitez pas à le partager sur les réseaux sociaux. C’est en diffusant ces informations que nous contribuerons tous à la diffusion des connaissances et des bonnes pratiques apicoles.